Synthétiquement vivant
2004
Karine Giboulo a d’abord peint des tranches de vie grand format qui se lisent à la manière de bandes dessinées. Ces récits imaginaires trouvent leur source dans les grands dossiers de l’heure, notamment les conséquences de l’activité humaine sur notre mode de vie et sur l’environnement. Jouant de fantaisie et d’humour, Giboulo pousse les choses à l’extrême pour aborder les absurdités et le dysfonctionnement de la planète : un avenir alimenté d’air fabriqué et d’animaux synthétiques. Insistant sur la « facticité » de notre monde, elle démontre que la quête incessante d’un matérialisme futile, conjuguée à une dépendance sans cesse croissante des produits artificiels, aboutit inévitablement à la perte de toutes choses naturelles et simples, y compris l’innocence.
Les peintures de Giboulo annoncent un futur post-apocalyptique où, après avoir exploité la nature jusqu’à la détruire, il ne nous reste qu’à la recréer artificiellement.
Synthétiquement vivant s’inspire des incohérences et des contradictions qui dictent nos vies—thème sous-jacent de l’œuvre de Giboulo.